Scanner



Dernière révélation parmi cette série de musiciens proclamés artistes multimédias après Brian Eno ou Laurie Anderson, Robin Rimbaud scanne les ambiances de nos villes pour les réinjecter dans ses spectacles-concerts. Posées sur des trames musicales plutôt que figées dans des compositions, photographies sonores réussissent à capter, de recoins en boulevards, de la chambre à l'autoroute, tous les signes de la vie urbaine.

Portrait d'un flâneur électronique.

Robin Rimbaud : Heureusement, l'évolution est une bonne chose. Je travaille sur des projets très différents. D'une certaine manière, j'essaie de faire passer la même idée au travers des différents médias que j'utilise. "Delivery" montre différents styles de ma musique. J'ai travaillé notamment avec deux ballets, dont celui du Centre National de Chorégraphie, à Tours. Sur l'album se trouvent quelques passages que j'ai enregistrés avec un quartette à corde. D'autres moments du disque sont plus techno.

Comment en es-tu venu à travailler pour des ballets ?
Quand on m'a demandé d'écrire quarante minutes de musique pour un ballet, j'ai voulu savoir ce que l'on attendait de moi : des passages lents, rapides, ce qui devait se passer, à quel moment... Et on m'a répondu : "Fais ce que tu veux". C'était très intéressant, chaque soir le spectacle changeait.

Souhaitais-tu confronter les danseurs à des musiques plus techno ?
Cette relation évidente entre les mouvements des danseurs et les sons que l'on peut produire est aussi intéressante sur un ballet que dans un club où l'on peut manipuler le public, le faire bouger à la cadence que l'on souhaite et où celui-ci réagit. J'ai l'occasion de pouvoir jouer devant des publics très différents. Les spectateurs des ballets qui n'ont jamais entendu Scanner découvrent un nouvel univers musical. L'autre ballet pour lequel j'ai travaillé -The English Dance Company- attire un public très jeune, très branché musique, rien à voir avec celui que j'ai pu rencontrer en France, qui appartient plutôt aux classes moyennes.


par Quentin Groslier / Photo : Stéphane Burlot


(La suite est dans le no 27 de Prémonition...)
Scanner - End of Orgy - Autour de Lucie