Luke Slater



Sur "Freek funk", Luke Slater repousse encore plus loin les limites de son empire des sons, loin de ces espaces confinés que sont les clubs. "Freek funk" s'immisce intégralement dans nos foyers, du garage au grenier en passant par les chambres. La musique se fait plus mentale mais les muscles sont toujours en action. Le ton est minimaliste et l'atmosphère toujours tendue, le paysage est toujours aussi accidenté mais Luke Slater s'y est aménagé quelques aires de repos et de méditation.

Officiant en tant que D.J. depuis 1987, il était donc aux premières loges pour assister à l'explosion des musiques électroniques. Musicien prolifique et réputé en Angleterre pour ses productions sous divers pseudonymes parmi lesquels Planetary Assault Systems, il se révéla comme le meilleur ambassadeur du son américain de Detroit dans sa version la plus dure. Aujourd'hui, ce grand Eurasien au crâne rasé laisse filtrer sur "Freek funk" les bribes d'une éducation plus européenne, vouant notamment une certaine admiration pour Liz Fraser et Harold Budd.
Luke Slater : L'idée du disque se base au départ sur un film de science fiction des années 70, "Solaris", que j'aime beaucoup et dont je souhaitais capturer l'atmosphère. La fin de ce film est surprenante, elle se prête à différentes interprétations possibles.

Aimes-tu associer des images à ta musique ?
Oui, je m'y intéresse davantage aujourd'hui. Pour cet album, qui n'est pas spécifiquement un disque pour les clubs, les musiques de films m'ont influencé.

Est-il vrai que tu as samplé une musique de John Carpenter ?
Non, c'est faux, un morceau du single comprend juste quelques notes de piano qui rappellent la musique d' "Halloween". Ces notes, je les ai simplement jouées sur mon piano et samplées par la suite. Mais j'aime John Carpenter et je considère cela comme un compliment.




par Quentin Groslier / Photos : Philippe Mazzoni


(La suite est dans le no 28 de Prémonition...)
Luke Slater - Atari Teenage Riot