Atari Teenage Riot
Activiste berlinois renommé pour ses prises de position radicales, Alec Empire, avec son groupe Atari Teenage Riot, bouscule techno et punk dans un maelström d'une rare violence. Rencontre avec un homme en colère.
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Atari Teenage Riot semble avoir une stratégie de guérilla. Cherchez-vous à miner les fondations du système ?
Oui, bien sûr, c'est à cela que nous travaillons. Nous sommes un peu comme le virus HIV, qui se nourrit de toi, te prend tout ce qu'il peut et devient de plus en plus puissant, nous utilisons le supra-capitalisme, tous ces types des maisons de disques qui nous prennent pour des trous du cul et croient qu'on leur appartient, alors que nous nous en servons pour répandre ce qui, nous en sommes persuadés, appartient à tout le monde. Mais pour eux, cela n'a aucun sens. D'un autre côté, la musique d'Atari Teenage Riot doit être directe, simple à comprendre, car nous ne voulons pas nous adresser qu'à une petite élite. Nous nous devons d'être clairs, il est essentiel d'être engagé politiquement aujourd'hui. Ma génération a grandi accablée par le poids de la honte à cause du passé de notre pays, mais depuis la réunification, il y a une remontée du nationalisme, tout le monde est très fier de l'Allemagne et du rôle dirigeant qu'elle occupe à nouveau en Europe. C'est en partie contre cela que se bat Atari Teenage Riot, car nous voyons l'Allemagne partir dans une direction très dangereuse. Je pense que les gens devraient faire plus attention au passé, ils ne se rendent pas compte que nous vivons actuellement la même situation.
par Jean-François Micard / Photos : Stéphane Burlot
(La suite est dans le no 28 de Prémonition...)
Luke Slater - Atari Teenage Riot