Autour de Lucie
Autour de Lucie entre dès son deuxième essai dans le clan des groupes qui, sûrs de leur savoir-faire, ne craignent pas d'en faire trop. De "L'échappée belle" champêtre à l' "Im-mobile" urbain, de l'eau a coulé sous les ponts. Avec cet album, on se demande si l'on a rien écouté de mieux depuis l'épopée Frenchy but chic. Qui s'en plaindra ?
Ordinairement, le cap du deuxième album est difficile à franchir, vous semblez pourtant vous en être bien sortis.
Fabrice : Il y a un côté "confirmation" mais surtout, tu as moins de temps pour le réaliser.
Valérie : Je ne vais pas refaire l'historique du groupe, mais quand le premier album est sorti en 1994, nous n'avions jamais fait de scène, donc nous l'avons fait vivre durant un an et demi sur scène, jusqu'en 1996. Une évolution s'est effectuée naturellement grâce aux concerts. De plus, un changement de personnel s'est opéré -Olivier Durand est parti et a été remplacé par Jean-Pierre Ensuque-, par conséquent l'approche des guitares s'est faite différemment. À l'aube du deuxième album, nous nous sommes dit que nous ne voulions pas refaire le premier, même s'il a reçu un tout petit succès d'estime.
Vous semblez avoir privilégié les sonorités sur "Immobile". Est-ce dû à l'arrivée du producteur Gilles Martin ?
Valérie : Oui, mais aussi au fait que sur "L'échappée belle", le précédent, l'idée se résumait à faire exister des chansons, tout simplement. Sur "Immobile", l'ambition est de les faire exister de la meilleure manière possible.
Fabrice : Sur le premier album, il n'y a pas vraiment de production.
Valérie : Gilles Martin a apporté beaucoup de sonorités nouvelles qui nous échappaient un peu. Plutôt de façon bruitiste, parce que nous n'avions pas non plus envie de tourner jungle, cela aurait été trop rapide, même si Fabrice s'y intéresse sérieusement.
Les textes ont quant à eux, conservé leur mélancolie. Pourtant Valérie, lorsque l'on t'observe, tu sembles assez gaie, n'es-tu pas à l'image, comme dans la chanson, de L'eau qui dort ?
Valérie : Je ne sais pas (rires). Ce n'est pas à moi de répondre. Il est vrai que c'est mon créneau, mais en même temps, je pense que les textes sont plus directs. Sur "L'échappée belle", ils étaient un peu plus poétiques.
As-tu eu envie de régler des comptes ?
Valérie : Non, non... Mais de toute façon, quand on écrit des textes, on règle des comptes avec soi-même.
par Franck Bizouarn / Photo : Stéphane Burlot
(La suite est dans le no 27 de Prémonition...)
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