Corpus
Chronique d'une mort annoncée. "Syn:drom", le dernier album de Corpus (ex-Corpus Delicti) promettait un avenir radieux au plus connu des groupes gothiques français. Le changement radical au niveau de la musique et du look semblait être la seule solution pour ces Niçois qui commençaient à se sentir enfermés dans l'étroit carcan du gothique et de ses clichés. Finalement, la sortie de "Syn:drom", plus d'un an après son enregistrement en janvier 1997, sera le testament d'une formation dont les quatre membres ont décidé, d'un commun accord, de se séparer. Entretien au passé avec Sébastien, ex-chanteur.
Après la tournée "Obsession", nous écoutions tous des choses différentes. Nous avions envie de changer sans avoir d'idée plus précise. Nous nous sommes donc mis à répéter avec David, qui venait de tourner avec nous aux claviers et qui s'est occupé des machines avec Jérôme. Moi, j'essayais d'apporter des idées sans toucher à la "bécane", car je ne savais pas trop m'en servir. Jérôme, lui, avait de bonnes bases pour les claviers car il a sept ou huit ans de piano derrière lui, plus la guitare. Il s'est mis à s'orienter de façon très indus avec Rémy Pelleschi, le chanteur de Mlada Fronta. C'est d'ailleurs Rémy qui a enregistré l'album, dans son studio à Nice et il nous a aidés en nous donnant beaucoup de lignes directrices. Il a eu un rôle de producteur artistique, en fait, c'était très sympa. Cela a donné "Syn:drom", au style assez éclaté.
Comment se passait la composition ? Y a-t-il eu une part d'improvisation ?
En gros, oui. Même quand nous n'utilisions pas de machines, nous partions d'une ligne de basse, d'un accord de guitare et nous nous greffions dessus. Sur le dernier, c'était pareil, nous sommes souvent partis de basses synthé. La difficulté, sur cet album, était de mélanger la basse synthé et la basse de Chrys, il fallait souvent faire un choix entre les deux, c'était moins évident qu'avant. Sinon, ce que nous avons fait et qui n'est pas indiqué sur l'album, est de composer un morceau chacun, entièrement, du début jusqu'à la fin.
Peux-tu m'en dire plus ?
Pour moi, c'était Lift off, un titre assez lent avec un sample de Space oddity de Bowie qui donne un peu le thème du morceau. Chrys a réalisé Fear as reject, plus techno dure. Jérôme est responsable du dernier morceau, le truc un peu jazz bizarre et Laurence (Roma) et David ont composé Syndrom, le morceau titre.
par Yannick Blay / Photo : Stéphane Burlot
(La suite est dans le no 29 de Prémonition...)
Jesus & Mary Chain - Cobalt 60 - Corpus - Wild Shores