Collection d'Arnell Andrea



Après neuf ans de carrière, Collection d'Arnell Andrea vient de passer le cap du cinquième album. Avec un "Cirses des champs" énergique, qui explore des sonorités plus modernes, le groupe a su transfigurer ses ambiances si particulières tout en préservant l'âme de sa musique.

Avec "Circes des champs", c'est la première fois que l'on observe une si grosse rupture entre deux de vos albums.
Jean-Christophe : Nous avons pris le temps de nous interroger là-dessus au moment du mixage... Mais nous avions déjà préparé nos morceaux de cette façon-là en répétition, cela s'est dessiné de façon progressive. Nous nous sommes aussi demandés si cela n'allait pas être complètement déstabilisant pour notre public, est-ce que cela nous ressemblait vraiment, est-ce que nous nous retrouverions dans ce que nous faisions ? Mais cela n'a pas non plus duré des heures (rires) ! Nous avions simplement envie d'oser quelque chose de différent.
Chloé : C'était aussi le deuxième disque que nous faisions avec Gilles Martin, qui a su nous apporter énormément, il nous a aidés à nous imposer un dépoussiérage, à ne pas retomber dans les mêmes choses. Le fait par exemple de ne pas mettre un chant trop noyé, comme sur les premiers albums. Il est vrai qu'il nous soulageait quant à ces choix-là ; il a sans doute sa part de responsabilité.
Jean-Christophe : Nous avons eu une démarche différente, en commençant cette fois-ci par les rythmes ; je me suis imposé de nouvelles contraintes à partir de la boîte à rythmes et c'est sur cette base que nous avons commencé à composer les nouveaux morceaux. Ces rythmes étaient prêts, pratiquement dans leur version finale, quand nous sommes entrés en studio et le choix d'intégrer des guitares en quantité s'est aussi fait en répétition. Toutes ces options ont été prises bien avant d'enregistrer. Il y a aussi une autre différence qui est moins évidente, c'est le violoncelle. Il est plus rythmé, beaucoup plus mélodique. Le violoncelle avait une place vraiment différente sur les albums précédents, ici il participe vraiment au rythme, il est beaucoup plus mélangé. On ne le distingue pas forcément, mais il y a des espèces de "riffs de violoncelle".
Chloé : De toute façon, cela fait longtemps que Collection existe, nous évoluons forcément. Ce serait plutôt inquiétant de rester à enfoncer indéfiniment le même clou, à aller toujours dans une même direction.





par Christophe Labussière


(La suite est dans le no 26 de Prémonition...)
Collection d'Arnell Andrea - Bästard - Autechre - XVII Vie