Bästard
Avec un nom que les amateurs de préjugés ont déjà catalogué au rang d'étouffe-chrétiens auditifs, Bästard n'obtient sans doute pas toute l'écoute qu'il mériterait. Ce groupe novateur distille pourtant au fil de ses disques ce que toute oreille attentive se devrait de quémander et la diversité de climats qui enveloppe ses petits décors sonores n'existe que pour vous le prouver.
Cet album semble plus calme, plus épuré. Est-ce une volonté ?
Oui je pense, et puis nous ne sommes plus que quatre maintenant. Stéphane, qui jouait de la basse et de la guitare, est parti. En tout cas, nous avons tout fait à quatre, nous en avions besoin, pas pour nous prouver quoi que ce soit, mais quand il est parti nous en avons vraiment bavé. Nous nous sommes demandés si nous allions reprendre quelqu'un, et puis nous avons préféré faire l'effort de rester ainsi, ce qui n'est pas plus mal. Lionel des Sister Iodine a joué avec nous sur scène pendant à peu près un an et dans ce contexte, il est appréciable d'avoir une cinquième personne pour les anciens morceaux, mais nous n'avons pas envie de reprendre quelqu'un de permanent pour la suite. Nous avons donc un peu épuré notre travail par obligation, mais en même temps c'était un souhait... Je pense que cet album est plus mature ; ce n'est pas toujours le cas, il y a souvent des gens qui trouvent un style et qui s'y cantonnent. Il vieillira sans doute mieux mais j'attends les tournées qui vont suivre pour voir comment sont vraiment les morceaux.
Vous semblez beaucoup privilégier les sonorités.
Nous essayons de nous exciter un peu l'oreille, donc d'aller chercher des ambiances que l'on a peu l'habitude d'entendre et qui puissent donner un résultat relativement personnel. En fait, nous jouons de tout ce que nous sommes capables de jouer. Sur cet album il y a du violon mais aussi du violoncelle, du xylophone, du piano à queue, du moog... Il y a de tout parce que justement, cela nous aide à diversifier notre climat musical.
par Carole Jay
(La suite est dans le no 26 de Prémonition...)
Collection d'Arnell Andrea - Bästard - Autechre - XVII Vie